Une étude, menée par Project Management Institute (PMI) sur les attentes
professionnelles des Français, montre un besoin de se former pour pouvoir donner
vie à un changement de carrière.
Avec l’inflation, le facteur salarial reste déterminant
dans une reconversion
D’après l’étude de PMI, le contexte inflationniste conditionne plus ou
moins la mobilité professionnelle. En effet, s’ils devaient envisager
une reconversion, 56 % des actifs y songeraient pour augmenter
leur rémunération. Les deux motifs qui viennent ensuite relèvent de la volonté
de trouver un meilleur équilibre vie professionnelle/vie personnelle (36%)
et avoir plus de temps libre (36% également), deux éléments particulièrement
marqués chez les moins de 35 ans. Ce résultat peut s’expliquer par l’impact de la
crise Covid qui a rebattu les cartes de certaines priorités. Plus que jamais, les actifs
estiment important de profiter de moments en famille ou entre amis, et de donner
libre cours à leurs envies personnelles, hors de la sphère professionnelle.
La “quête de sens” serait moins une priorité
Contre toute attente, ces considérations éclipsent la quête de sens au travail. Avec
seulement 33 % des interviewés envisageant de changer de carrière pour évoluer
dans un travail qui leur apporte plus de sens, ce critère ne fait plus figure de priorité.
Ce constat est à légèrement nuancer pour les actifs en milieu de carrière (36% des
35-49 ans) et les catégories socioprofessionnelles dites supérieures (35%). Cela
peut être attribué au contexte économique incertain qui invite les professionnels à se
concentrer d’abord sur leur rémunération.
De la même manière, bien que 91% des répondants pensent à se reconvertir dans le
tertiaire, aucun secteur d’activité ne se démarque particulièrement. Un chiffre qui
contrebalance l’idée selon laquelle les Français ne se tourneraient que vers certaines
professions, dans le tertiaire uniquement.
La formation, une attente inhérente au changement
de carrière
Autre enseignement important, les freins au changement de carrière sont nombreux.
Il n’est pas toujours aisé de se réorienter car les barrières peuvent être multiples :
psychologiques, financières ou encore liées à un manque de compétences. En tête
des obstacles à un projet de reconversion, la barrière psychologique occupe la
première place, avec le stress de repartir de zéro mentionné par 43% des actifs.
Ce sentiment est intrinsèquement lié à celui d’un manque de formation. 30% des
personnes interrogées estiment que cela constitue un obstacle s’ils décidaient de
changer de carrière. En effet, les compétences à acquérir pour mener à bien une
reconversion professionnelle occupent une place centrale dans la réflexion des
actifs. 76% d’entre eux considèrent qu’ils auraient besoin d’une formation ou d’une
certification supplémentaire pour changer de carrière. Ce constat est encore plus
marqué chez les jeunes (79%). Près d’un tiers se dit prêt à financer eux-mêmes leur
formation. Dans cette optique, la formation fait figure d’outil indispensable pour
faciliter son projet de reconversion.
Frédéric Bossard, Directeur du programme MSc Digital Marketing à Skema Business
School, ajoute : « Les chiffres de l’étude PMI rappellent que le besoin de formation
reste omniprésent, à tous les stades de sa carrière. Qu’on soit jeune étudiant ou plus
âgé, la certification professionnelle renforce l’employabilité et permet de
développer ses compétences, pour son propre emploi ou dans le cadre d’une
démarche de reconversion. Je suis convaincu qu’il faut désormais faire connaitre les
outils et organismes qui permettent à tout un chacun de réaliser son projet.